Observer les baleines bleues au Québec : mon expérience incroyable de l’été 2025

Cet été 2025, on a vécu quelque chose d’assez incroyable, une saison entièrement marquée par les baleines bleues. Les baleines à bosse se sont faites rares, à peine une dizaine en tout et jamais en même temps, et les petits rorquals sont arrivés très tard. Mais les bleues, elles, étaient là dès le début, et pas n’importe lesquelles. On a revu des individus bien connus comme JawBreaker, Pléiades, Torishinto et Phoenix. Non seulement elles étaient nombreuses, mais plusieurs montraient la queue presque à chaque plongée, ce qui est plutôt rare pour des bleues. Certains individus le font plus souvent, mais on ne sait pas vraiment pourquoi. J’ai déjà entendu des chercheurs dire que ça pourrait être une question d’âge : les baleines plus vieilles seraient moins souples et auraient besoin de sortir la queue pour mieux se propulser avant de plonger. Peut-être. Ou alors c’est simplement une caractéristique individuelle! Voir une baleine bleue, le plus gros animal de la planète, c’est déjà quelque chose. Voir une bleue qui montre la queue, c’est encore plus impressionnant. Et cette année, j’ai même été témoin d’un comportement que je n’avais jamais vu de ma vie, un moment qui m’a complètement jeté par terre (heureusement pas à l’eau!).

baleine bleue au large des Escoumins dans le fleuve Saint-Laurent

La baleine bleue bien connue JawBreaker au coucher du soleil devant le Pic Champlain, les montagnes du Bic. Remarquez la grosse tâche blanche sur sa nageoire dorsale, typique de cet individu!

Queue de baleine bleue au large des Escoumins dans le fleuve Saint-Laurent

La queue de JawBreaker lors de la plongée. La tâche blanche sur le lobe gauche est typique de cette baleine!

Les baleines étaient souvent très loin au large et il fallait parfois près d’une heure de bateau depuis les Escoumins pour les rejoindre. Les amis qui partaient de Tadoussac ne pouvaient pas toujours faire toute la route, alors on savait qu’on était chanceux d’être là. Et la route en valait vraiment la peine, car une fois arrivés, on entrait dans ce qui ressemblait à un gigantesque garde-manger marin. Il y avait autour de nous plusieurs baleines bleues, des rorquals communs et parfois une ou deux baleines à bosses, tous regroupés dans le même secteur. On ne savait plus où regarder tant il y avait d’action. Les animaux se nourrissaient activement, remontaient prendre quelques respirations très fortes, replongeaient pour chasser, puis revenaient en surface quelques secondes plus tard. Il arrivait qu’en regardant dans une seule direction, on voie une queue de bleue plonger tout près du bateau, deux rorquals communs souffler juste derrière et, un peu plus loin, une baleine à bosse qui faisait un saut de crapaud pour se nourrir. Je n’avais jamais vu une saison aussi intense ni aussi spectaculaire avec ces espèces!

Puis il y a eu cette fameuse observation, une autre qui a failli me jeter à l’eau tellement je n’en revenais pas... Une baleine bleue en alimentation de surface, un truc qu’on ne voit jamais. Elle sortait de l’eau couchée sur le côté et on pouvait voir un coin de sa tête, sa nageoire pectorale et même la moitié de sa queue ressortir. Je vais vous mettre une photo, ratée mais parfaite pour montrer l’ampleur de la scène, parce que c’était vraiment énorme…

La taille immense d'une baleine bleue, d'un bout à l'autre

Malheureusement on ne voit pas la nageoire pectorale sur cette image, mais elle donne quand même une bonne idée de l’énorme taille de ces animaux!

Il faut savoir que les rorquals bleus sont une espèce en péril, en voie d’extinction. Il en reste très peu dans l’Atlantique Nord et malgré les années de recherche, on en sait encore très peu sur eux. On ne sait pas exactement où ils passent l’hiver, même si certains individus semblent parfois rester ici. On ne sait pas vraiment où ils mettent bas, même si on voit parfois des femelles accompagnées d’un petit. Au fond, on ne connaît qu’une petite partie de leur vie et c’est à la fois frustrant, parce que j’aimerais tout savoir comme d’habitude, et magique, parce que ce mystère ajoute quelque chose d’inexplicable à chaque observation.

Ici, entre Tadoussac et les Escoumins, on est incroyablement chanceux. C’est l’un des rares endroits au monde où l’on peut observer des baleines bleues aussi régulièrement et encore plus rare, c’est l’un des seuls endroits où on peut parfois les voir depuis la terre ferme. Je vous souhaite sincèrement d’en voir une un jour, de voir ce souffle immense se projeter dans le ciel, de voir ce dos interminable se dérouler avant la plongée et peut-être, si la vie vous gâte, d’apercevoir la fameuse queue plonger vers les profondeurs.

Merci les baleines pour cet été complètement fou. On se revoit l’année prochaine!


Et si vous avez envie de venir voir ces merveilles avec moi en mer sur le fleuve Saint-Laurent, les réservations pour la saison 2026 de mes ateliers photo en mer avec les baleines sont ouvertes! Plus d’informations et réservation ici

Ateliers photo en mer 2026

queue de baleine bleue au large des Escoumins dans le fleuve Saint-Laurent
Souffle de baleine bleue au large des Escoumins dans le fleuve Saint-Laurent
Souffle de baleine bleue au large des Escoumins dans le fleuve Saint-Laurent
Suivant
Suivant

Les 3 activités à ne pas manquer près de Tadoussac (selon moi !)